La fin de la guerre de Sécession
La perte de l’Alabama est un coup dur pour les Sudistes. Supérieurs en nombre et soutenus par une industrie puissante, les Nordistes finissent par gagner la guerre en 1865.
La guerre de Sécession, dénommée « Civil War » par les Étatsuniens, a provoqué la mort de plus de 600 000 personnes.
Pour le gouvernement américain, cette guerre civile ne peut se clore qu’en réglant ses comptes avec ceux qui ont contribué à sa prolongation. Les croiseurs que le Sud s’était procuré en Angleterre avaient déstabilisé le commerce maritime nordiste et la flotte marchande britannique en avait largement tiré parti.
Les États-Unis accusèrent donc la Grande-Bretagne d’avoir violé les lois de la neutralité en autorisant la construction de navires tels que l’Alabama et demandèrent des dommages pour compenser les pertes subies par sa marine marchande.
En 1872, un tribunal international d’arbitrage composé de 5 juges : un Anglais, un Étatsunien, un Italien, un Brésilien et un Suisse, siégeant à Genève, condamna la Grande-Bretagne à payer une indemnité de 15 500 000 dollars-or aux États-Unis. Cette décision engendra un remodelage du paysage du droit maritime international : les nations neutres devaient désormais se montrer plus drastiques concernant le recrutement de leurs sujets par un belligérant. En outre, elles devaient interdire le départ de navires susceptibles de croiser contre ceux d’un autre belligérant.
La redécouverte du CSS Alabama
Pendant plus d’un siècle, personne ne songea à retrouver les coordonnées exactes de l’endroit où avait coulé l’Alabama tant il semblait inaccessible en raison de la versatilité de son environnement sous-marin.
La technologie avancée qui équipe actuellement les dragueurs de mines français basés à Cherbourg ouvrit de nouvelles possibilités. Saisissant l’opportunité que leur offraient de nombreuses heures d’entraînement, ces bâtiments entamèrent patiemment les recherches.
Le 30 octobre 1984, le capitaine de corvette Bruno DUCLOS, commandant du dragueur de mines Circé, repère, lors d’une investigation au sonar, une épave, à 7 milles nautiques (13 km) au large de Querqueville, à l’intérieur des 12 milles nautiques (22 km) qui marquent, actuellement, la limite des eaux territoriales françaises. Les caractéristiques de cette épave incitent DUCLOS à penser qu’il s’agit de l’Alabama.