En référence à l’espèce d’araignée qui tisse sa toile sous l’eau, cet engin, à la fois maison sous la mer et sous-marin, est destiné aux travaux de recherches sur les gisements sous-marins d’hydrocarbures. Pour des raisons économiques et politiques, l’Argyronète ne sera pas finalisé. Toutefois, Henri-Germain DELAUZE, fondateur et président de la COMEX, en association avec le CNEXO (Centre National pour l’Exploitation des Océans – futur Ifremer), rachètera la coque en 1982 pour concevoir un Sous-marin d’Assistance à Grande Autonomie : le SAGA.
À la fin de l’année 1972, Jacques-Yves COUSTEAU se décide à partir à la découverte de l’Antarctique. Accompagné de son fils cadet Philippe et de son équipe, il constate avec désolation que de nombreux cétacés sont victimes de la chasse commerciale. Pour dénoncer cette pratique, Jacques-Yves COUSTEAU et Raymond DUGUY, directeur du Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, reconstituent sur l’île du Roi George (archipel des îles Shetland du Sud dans l’océan Antarctique), un squelette de baleine bleue, à partir d’ossements retrouvés sur place.
Après l’échec de l’Argyronète, Jacques-Yves COUSTEAU décide de s’installer aux États-Unis. En 1973, il crée à Norfolk dans l’État de Virginie, la Cousteau Society, une association dédiée à la protection et à la préservation des milieux aquatiques pour les générations futures.
En 1975, Jacques-Yves COUSTEAU et son équipe repèrent en Grèce, dans le chenal du Kéa, à 120 mètres de profondeur, l’épave du Britannic, navire-jumeau des célèbres paquebots Titanic et Olympic. Reconverti en navire-hôpital lors de la Première Guerre mondiale, le Britannic a coulé le 21 novembre 1916, sans que la raison du naufrage ne soit connue.
En 1976, après plusieurs incursions à l’intérieur de l’épave, Jacques-Yves COUSTEAU affirme que le Britannic n’a pas été torpillé par un sous-marin allemand et que la cause du naufrage est accidentelle.
La Cousteau Society (1976-1990)
En marge de ses nombreuses expéditions scientifiques, Jacques-Yves COUSTEAU participe à la rédaction de plusieurs ouvrages et fait notamment paraître en 1976, « L’Encyclopédie Cousteau », une série de 20 livres consacrés à l’océanographie. Une seconde collection composée de 24 tomes et intitulée « Planète Océan », paraît en 1981.
Ses activités cinématographiques sont tout aussi prolifiques. « Voyage au bout du monde », documentaire co-réalisé avec son fils Philippe et retraçant l’expédition en Antarctique de 1972, sort en salles en 1977.
La même année, Jacques-Yves COUSTEAU est chargé par la Commission internationale pour l’exploration scientifique de la Méditerranée, dont il est le secrétaire général, d’explorer la mer Méditerranée pour en évaluer son état de pollution.
Le 28 juin 1979, Philippe COUSTEAU meurt accidentellement alors qu’il survole le Portugal à bord de son hydravion Catalina Calypso. Jacques-Yves COUSTEAU est très affecté par la disparition de son fils, qu’il considérait comme son successeur.
En 1981, la Fondation Cousteau voit le jour en France. À cette époque, Jacques-Yves COUSTEAU, en fervent défenseur de l’environnement, a l’idée de rédiger un projet de Déclaration des droits des générations futures, en référence aux Déclarations des droits de l’Homme et du Citoyen française et américaine.
Ce texte a pour vocation de rappeler à chaque citoyen ses obligations et ses devoirs envers la planète : « Article 1 : Les générations futures ont droit à une terre indemne et non contaminée, et à la jouissance de celle-ci considérée comme le support de l’histoire de l’homme, de la culture et des liens sociaux qui font de chaque génération et de chaque individu des membres de l’humanité. »
À cette période, Jacques-Yves COUSTEAU décide de remplacer la Calypso par un navire plus écologique, en adéquation avec ses convictions. Avec l’ingénieur Lucien MALAVART, il travaille à l’élaboration d’un système de propulsion composé de deux cylindres fonctionnant grâce à l’énergie du vent : le « turbovoile ».
À partir de ce principe, Jacques-Yves COUSTEAU conçoit son nouveau navire, l’Alcyone, qu’il met à l’eau en 1985. La Calypso n’est pour autant pas abandonnée, son commandement est confié à Albert FALCO.
Entre 1985 et 1990, Jacques-Yves COUSTEAU mobilise ses nombreux collaborateurs pour une nouvelle mission de taille baptisée Redécouverte du monde. Dans une perspective écologique, Jacques-Yves COUSTEAU souhaite rendre compte des bouleversements qu’a subis la planète depuis les explorations de James COOK et de Louis Antoine de BOUGAINVILLE au 18e siècle. Pour mener à bien ce projet, l’Alcyone et la Calypso vont sillonner les mers du monde. Cette initiative donne lieu à la réalisation d’une série de plusieurs films.