Vincent CREUZE – roboticien, responsable de l’équipe Robotique Sous-Marine du LIRMM et du département Systèmes Embarquées de la section Polytech de l’université de Montpellier – présente Arthur, un nouveau robot sous-marin.

En 2014, il démarre une collaboration avec le Drassm – le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, afin de développer des robots pour l’archéologie sous-marine. Leur objectif : « parvenir à développer, en moins de 10 ans, des dispositifs destinés à fouiller à plus de 2 000 mètres de profondeur ».

Après avoir étudié les systèmes et les robots sous-marins industriels utilisés pour la plongée, le Drassm s’est aperçu qu’ils pouvaient endommager les artefacts prélevés lors de mission archéologiques. Il a alors lancé son propre programme pour tester différents matériels et robots conçus au Lirmm – le Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier.

Les tests ont été réalisé sur un chantier laboratoire à 100 mètres de profondeur avec les premiers robots : Speedy, Flipper, Hilarion et Basile, tous pouvant plonger jusqu’à 500 mètres.

Speedy a été conçu avec « un système de préhension à griffes pour se saisir des objets ». Flipper « comportait un aspirateur pour nettoyer les zones de fouille, en dégageant du sable, afin de récupérer les objets sans les abîmer ». Hilarion a été spécifiquement créé pour réaliser des photographies sous-marines. Quant à Basile, il est capable de prélever, aspirer ou souffler selon les besoins de la mission et les accessoires utilisés.

Entre 2019 et 2021, le Drassm a chargé Vincent CREUZE de concevoir un nouveau robot autonome : Arthur. Ce dernier peut embarquer simultanément toutes les technologies développées sur les précédents robots et plonger jusqu’à 2 500 mètres de profondeur.

Grâce à Arthur, les scientifiques peuvent désormais travailler avec les capacités de 4 robots en 1 et s’aventurer dans l’obscurité des abysses.

Arthur, premier robot archéologue des abysses
© V. CREUZE et D. DEGEZ, DRASSM-LIRMM, 2022 - CC-BY-SA-4.0

Mais chaque technologie a son inconvénient. Bien qu’il puisse s’aventurer dans les abysses, la distance avec la surface rend difficile pour Arthur le tractage du câble lui permettant d’être alimenter en électricité et de transmettre les données jusqu’aux ordinateurs restaient en surface.

Pour remédier à ce problème, un « garage » suspendu sous le bateau a été conçu. Il s’agit d’une grande cage de 700 kg qui accompagne Arthur dans sa descende vers les abysses et permet ainsi de tracter le câble d’acier de 2,6 km à sa place.

Pour en savoir plus sur ce nouveau robot des abysses, nous vous invitons à découvrir l’interview complète de Vincent CREUZE.