En mai 2023, une représentation numérique en 3D de l’épave intégrale du Titanic a été réalisée. Cette cartographie du paquebot, reposant à 3 800 mètres de profondeur, a été possible grâce à la captation de 700 000 images sous-marines, et dévoile aujourd’hui ses premiers secrets.

Cette représentation numérique 3D très précise est analysée par les scientifiques et les experts de l’épave. Selon la BBC, la société de cartographie des fonds marins Magellan a plongé pendant plus de 200 heures afin de scanner l’épave en long et en large.

Cette cartographie a permis de constater que l’épave est bien divisée en deux. La proue – soit l’avant – et la poupe – l’arrière – du navire sont séparés par environ 800 mètres. Les détails identifiés – microperforations, hublot brisé, chaudières… – permettent d’éclaircir des premières zones d’ombres, tout particulièrement ce qui concerne les dernières heures du Titanic.

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Champ de débris de l'épave du Titanic © RMS Titanic, Inc.

Les experts ont notamment eu confirmation que la chaufferie a fonctionné jusqu’au bout, afin de maintenir les lumières du navire allumées. Sur le pont arrière, une vanne a été découverte en position ouverte : cela signifie que la vapeur circulait toujours pour continuer de produire de l’électricité.

[Les membres de l’équipage] ont maintenu les lumières et l’électricité allumées jusqu’au bout, pour donner à l’équipage le temps de lancer les canots de sauvetage en toute sécurité avec un peu de lumière plutôt que dans l’obscurité absolue.

Décryptage de Parks STEPHENSON, analyste du Titanic, pour la BBC
Un scan 3D du Titanic dévoile de nouveaux secrets sur son naufrage (3)
Chaudière sur l'épave du Titanic © WHOI
Un scan 3D du Titanic dévoile de nouveaux secrets sur son naufrage (1)
Nature of the Titanic's damage wrought by the iceberg. © National Maritime Museum, Greenwich - Wikimédia commons

Les résultats de l’analyse ont également corroboré la raison principale du naufrage, soit une série de perforations de la taille d’une feuille de papier, alignées le long d’une section étroite de la coque.

L’« insubmersible » paquebot fut conçu de manière à pouvoir rester à flot avec 2 compartiments étanches inondés, mais la cartographie 3D de l’épave a révélé que 6 compartiments ont été endommagé lors de la collision avec l’iceberg.

Le problème est que ces petits trous sont répartis sur toute la longueur du navire, donc l’eau est entrée lentement mais sûrement dans tous ces trous, et finalement les compartiments ont été inondés.

Simon BENSON, maître de conférences associé en architecture navale à l’Université de Newcastle

La cartographie 3D de l’épave a aussi révélé un hublot cassé, selon toute vraisemblance, par l’iceberg. Cette découverte vient étayer les témoignages de survivants du naufrage, selon lesquels des morceaux de glaces se seraient infiltrés dans les cabines de certains passagers au moment de la collision.

Le saviez-vous ?

Entre 1987 et 1993, en 1994, 1996, 1998, 2000 et 2004, des expéditions organisées par RMS Titanic Inc sont mises en place et permettent de remonter, au total, plus de 5 500 objets retrouvés sur le champ de débris. Ces derniers sont à chaque fois soigneusement conservés et restaurés, permettant de retrouver des familles de passagers et de retracer des histoires personnelles émouvantes.

Depuis le 1er avril, vous pouvez découvrir une quarantaine de ces objets, présentés au sein du parcours « Titanic, retour à Cherbourg » à La Cité de la Mer, en partenariat avec RMS Titanic Inc !

Malgré ces nouvelles découvertes, le Titanic n’a pas fini de révéler tous ses secrets et nombres d’éléments restent encore incompris. Selon Parks STEPHENSON, le mythique paquebot de la White Star Line « a encore des histoires à raconter », et ce nouveau scan 3D de l’épave devrait pleinement y contribuer. Il faudra plusieurs années pour examiner avec minutie la totalité du scan, et ainsi « faire avancer l’histoire du Titanic vers une recherche basée sur des preuves – et non sur des spéculations. »