Le 4 mars 2025, la Marine Nationale a découvert l’épave Camarat 4, un navire marchand du 16e siècle à 2 567 mètres de profondeur, au large de Ramatuelle dans le Var.

L’épave de 30 mètres de long par 7 mètres de large est inhabituellement bien conservée. Elle a été retrouvée avec son chargement : plusieurs centaines de pichets en céramique ornés de motifs géométriques, des centaines d’assiettes, des barres en fer et plusieurs canons.

Sur les images, on peut voir beaucoup de céramiques, plus de 200 pichets, en très bon état, dont on peut déjà dire qu’ils proviennent d’Italie du Nord, de Ligurie plus précisément.

Marine SADANIA, archéologue au DRASSM, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines

L’épave Camarat 4, nommée ainsi car il s’agit de la 4e épave découverte dans ce secteur, a encore beaucoup de secrets à livrer. Une enquête archéologique approfondie sera nécessaire pour découvrir son vrai nom, sa destination, ses spécificités ou encore les raisons de son voyage.

C’est un travail de longue haleine qui attend les archéologues, notamment dû à la profondeur à laquelle l’épave a été retrouvée : 2 567 mètres de profondeur. Il s’agit là, selon les autorités, de l’épave la plus profonde des eaux françaises.

Les folles images d'une épave engloutie du XVIe siècle découverte au large du Var

C’est un mystère découvert par plus de 2 500 mètres de fond, et qui génère des remous à la surface. Une épave du XVIe siècle qui a défié le temps et l’oubli pour venir s’inviter dans l’actualité.

C’est la Marine Nationale qui a découvert l’épave par hasard, alors qu’elle réalisait des relevés au sonar, dans le secteur du Cap Camarat, dans le sud de la presqu’île de Saint-Tropez.

Il s’agissait d’une opération de maîtrise des fonds marins, mission à vocation exploratoire conduite par la Marine nationale. Nous avons immédiatement alerté le DRASSM, nous ne sommes évidemment pas compétents pour ce type de missions archéologiques.

Thierry DE LA BURGADE, adjoint au Préfet maritime de Toulon
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Des céramiques, plus de deux cents pichets, probablement en provenance de Ligurie, et des assiettes en bon état : l'épave découverte par plus de 2.500 mètres de profondeur recèle de nombreux trésors pour les archéologues. © Marine Nationale

Cependant, le DRASSM n’est pas équipé pour descendre à de telles profondeurs. Son robot le plus robuste ne peut descendre qu’à 2 500 mètres, soit seulement 67 mètres de moins que la profondeur à laquelle se trouve l’épave. La Marine Nationale s’est donc chargée de l’expédition et a réalisé les premières prises de vues.

Il est possible que l’Ifremer, dont le robot Victor 6000 peut plonger à 6 000 mètres, rejoigne l’aventure…

Nous avons des questions qui les concernent, sur les courants…

Arnaud SCHAUMASSE, directeur du DRASSM

Une épave… et une triste réalité

Malheureusement, l’épave et sa cargaison ne sont pas les seules choses découvertes à cette profondeur. Jonchant les fonds marins, au milieu des céramiques du 16e siècle, plusieurs dizaines de macrodéchets : bouteilles et gants en plastique, coussins, canettes de soda…

La mer n’absorbe, la mer retient. Tout ce que nous jetons à la mer fini dans les profondeurs, et y reste durablement.

Arnaud SCHAUMASSE, directeur du DRASSM
Le Camarat 4, épave du 16e siècle découverte à 2 500m de profondeur

Arnaud SCHAUMASSE, directeur du DRASSM, révèle une découverte historique : l’épave la plus profonde jamais explorée en France, au large du Var, le Camarat 4. Mais cette exploration révèle aussi une triste réalité : des macrodéchets jonchent les fonds marins à 2 560 mètres. Un rappel frappant que la mer ne fait pas disparaître nos déchets, elle les garde.