Les fonds marins regorgent de créatures mystérieuses, dont on ignore encore l’identité. Dès l’ores que l’une d’elle est découverte, les chercheurs s’empressent de les identifier. Mais cette identification se révèle être urgente, du fait des exploitations minières qui menacent de détruire l’écosystème avant même qu’il ne puisse être étudié.
Les scientifiques font au plus vite pour cartographier et répertorier les milliers d’espèces encore méconnues qui peuplent les abysses. « Concombre de mer géant, crevette aux longues pattes velues, éponges flottantes… La zone [du Pacifique] abrite une faune et une flore abondantes. Un véritable trésor, estiment les défenseurs de l’environnement. »
L’ONG Fauna & Flora craint que le retournement du fond océanique par les exploitations minières ne détruise l’écosystème tout entier, sinon que cela perturbe la chaîne alimentaire, voire « accentue le changement climatique en libérant le carbone contenu dans les sédiments, source de réchauffement supplémentaire ».
L’objectif de la AIFM (Autorité Internationale des Fonds Marins), fondée sous l’égide de l’ONU, est de réussir à répertorier plus d’un millier d’espèces d’ici 2030, dans les régions convoitées par l’industrie minière.
Dans la CCZ*, environ 90% des 5 000 espèces recensées n’avaient jamais été observées auparavant, selon le bilan publié en 2023 dans la revue Nature ecology and evolution. Pour être officiellement identifié, chaque animal doit avoir une empreinte ADN, une sorte de « code-barres » moléculaire, qui permettra à d’autres chercheurs de le reconnaître.