Paroles d’expert : Olivier BRIARD, responsable aquariologie à La Cité de la Mer.
La tortue caouanne, Caretta caretta, a longtemps été en déclin en Méditerranée à cause de la dégradation des plages de ponte, de la pollution et des captures accidentelles, et de sa maturité sexuelle tardive – 20 ans pour les mâles, 30 ans pour les femelles. Aujourd’hui, elle est classée Vulnérable par l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, car ses effectifs ont augmenté.
L’espèce bénéficie de plusieurs dispositifs de protection, comme :
- la Convention de Barcelone, pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution,
- la Convention de Berne, pour la protection des habitats naturels du continent européen et de certains États africains, et la promotion de la coopération européenne dans ce domaine,
- et la Directive Habitats, pour la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages d’intérêt communautaire et la mise en œuvre de certaines dispositions du droit communautaire dans le domaine de l’environnement au sein de l’Union européenne.
Les programmes de conservation engagés depuis les années 1990 ont permis une stabilisation, voire une augmentation des populations reproductrices, notamment en Grèce et à Chypre.
Depuis une vingtaine d’années, la Méditerranée occidentale connaît une expansion de l’aire de reproduction. En France, des pontes autrefois exceptionnelles sont désormais régulières : plusieurs nids ont été recensés en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie. Déjà en 2024, une ponte remarquable a eu lieu sur la plage de Saint-Cyprien dans les Pyrénées-Orientales, où 61 jeunes avaient émergé avec succès.
Ces observations récentes confirment une tendance à la recolonisation des plages françaises, tout en soulignant la nécessité de maintenir une vigilance et des actions de conservation pour consolider cette dynamique.