Abysses : un poisson en apnée !

26/07/2019
Poisson-coffre (Chaunax sp.) © NOAA Okeanos Explorer Program, Gulf of Mexico

Des scientifiques américains ont découvert que les poissons-coffres des abysses étaient capables de retenir  leur souffle.

En effet, les poissons-coffres de la famille des Chaunacidae, vivant entre 200 et 2 000 mètres de profondeur, ne respirent pas régulièrement avec leurs branchies mais retiennent leur souffle. Ils emmagasinent de l’eau dans leurs joues, gonflant ainsi de près de 30% et restent en apnée pendant quelques minutes.

les poissons-coffres vivant entre 200 et 2 000 mètres de profondeur, ne respirent pas régulièrement avec leurs branchies mais retiennent leur souffle ©NOAA

les poissons-coffres vivant entre 200 et 2 000 mètres de profondeur, ne respirent pas régulièrement avec leurs branchies mais retiennent leur souffle ©NOAA

C’est la première fois qu’un tel comportement est observé chez un poisson !

Les chercheurs, Nicholas P. Long du Département de Biologie du Dickinson Collège et Stacy C. Farina du Département de Biologie de l’Université Howard, émettent deux hypothèses pour expliquer ce comportement unique :

  • Cette respiration « intermittente » est économe en énergie. Alors que les autres poissons font sans cesse circuler l’eau à travers leurs branchies pour en extraire l’oxygène, le poisson-coffre, quant à lui, s’économise en pratiquant une respiration lente, rendue possible grâce à un appareil respiratoire adapté.
  • Augmenter de volume le rend plus impressionnant pour ses prédateurs, mais aussi plus difficile à avaler.

Les Chaunacidae auraient donc évolué pour s’épanouir dans les profondeurs abyssales de l’Océan.

Pour réaliser leur étude, les scientifiques ont comparé les images des poissons-coffres capturées par des robots télécommandés (ROV) du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), près de la fosse des Mariannes (nord-ouest de l’océan Pacifique) avec une étude anatomique détaillée de spécimens de conservés au Musée de Zoologie Comparée de l’Université d’Harvard.

Cette étude est parue en mai 2019 dans la revue Fish Biology.