En juillet 2019, une campagne de fouilles sous-marines, menée par l’archéologue français Franck Goddio de l’Institut Européen d’Archéologie Sous-Marine (IEASM), en collaboration avec le Ministère des Antiquités égyptiennes et financées par la Hilti Foundation, a mis à jour de nouveaux trésors dans la baie d’Aboukir, au large des côtes égyptiennes.
Ces découvertes historiques font suite à un vaste chantier d’exploration sous-marine, débuté dans les années 2000, dans la baie d’Aboukir, à une trentaine de kilomètres au Nord-Est d’Alexandrie.
L’équipe d’archéologues, menée par Franck Goddio, découvre, à l’époque 2 Cités englouties de l’Égypte antique, situées près de l’actuelle Aboukir : Thônis-Héracléion (découverte en 2001) et la ville voisine de Canope (mise au jour en 1999).
Depuis lors, les recherches n’ont cessé et la mission, menée par Franck Goddio au mois de juillet 2019, a permis de mettre à jour des vestiges extrêmement précieux.
Ainsi, sur le site de Thônis-Héracléion (Héracléion pour les Grecs et Thônis pour les Égyptiens), les archéologues ont découvert :
- des vestiges du temple principal, consacré au dieu Amon Gereb, dont une grande partie demeure encore engloutie,
- un petit temple rond de style grec (un « tholos ») de l’époque ptolémaïque (4e-3e siècle avant notre ère),
- des objets rituels en bronze et en argent, mélangés à de la céramique.
Ces trésors étaient remarquablement conservés par les 3 mètres de sédiments qui les recouvraient.
Ces vestiges rappellent l’intense activité religieuse de cette Cité et confirment l’importance de Thônis-Héracléion en tant que principal port de commerce d’Égypte avec le monde grec.
La Cité était également un poste avancé pour guetter l’entrée de flottes étrangères.
Dans l’ancienne Cité de Canope, à quelques kilomètres au sud de Thônis-Héracléion, l’équipe de l’IEASM a exploré une zone jusqu’alors inconnue.
Grâce à instrument de sondage géophysique innovant, les archéologues ont pu détecter et excaver des thermes, ainsi que des bâtiments romains de toute évidence liés à l’approvisionnement en eau.
Les bijoux et pièces d’or byzantins retrouvés dans les ruines, aux côtés de pièces d’or islamiques, attestent d’une activité entre le 6e siècle avant J.C et le 8e siècle après J.C.
Ces récentes recherches ont également permis de mieux comprendre le sort tragique des deux Cités situées au niveau d’un bras canopique du Nil (aujourd’hui à sec).
Durant le règne du pharaon Ptolémée VIII au 2e siècle avant J.C, Canope et Thônis-Héracléion ont ainsi été victimes d’un raz-de-marée déclenché par un tremblement de terre, les 2 Cités auraient progressivement disparu dans l’argile suite à des glissements de terrain répétés.
Leur funeste destin aurait définitivement été scellé lors d’un puissant séisme au 8e siècle après J.C.
Jusqu’en 1999, date à laquelle Franck Goddio et son équipe ont découvert ces véritables « Atlantide », nulle trace des cités de Thônis-Héracléion et Canope n’existait ailleurs que dans les textes anciens comme ceux de l’historien grec Hérodote…
Depuis le début des années 2000, les approches géophysique et géologique, suivies des procédures de repérage, d’inventaire et de fouilles archéologiques ont permis la découverte de dizaines de bateaux, de statues monumentales, de sarcophages, de colonnes ornées de hiéroglyphes, etc.
Ces vestiges historiques permettent aux équipes d’archéologues, menées par Franck Goddio, de cartographier de plus en plus précisément ces Cités afin de mieux comprendre leur organisation et leur importance dans l’Égypte Antique.