En décembre 2018, une équipe d’océanographes, dont Fabien Cousteau (le petit-fils de l’explorateur Jacques-Yves Cousteau) et le milliardaire Richard Branson sont partis explorer le Grand Trou Bleu, The Great Blue Hole, au large du Belize (Amérique centrale) et en ont établi la toute première cartographie 3D.
Le Grand Trou Bleu est un cénote, c’est-à-dire un gouffre rempli d’eau douce et/ou d’eau de mer. Protégé par la barrière de corail du Belize, il fait partie du Récif Lighthouse , classé au patrimoine Mondial de l’Unesco en 1996. C’est Jacques-Yves Cousteau qui l’a fait connaître en 1971.
Depuis, le Blue Hole, d’un diamètre d’environ 300 mètres et d’une profondeur de 124 mètres, a très peu été exploré. Et c’est près de 50 ans après son grand-père que Fabien Cousteau s’est lancé dans cette fabuleuse expédition.
L’interview de Fabien Cousteau sur France Info le 25/01/2019:
Grâce au sous-marin Stingray de la société canadienne Aquatica Submarines qui a dirigé l’expédition, et au sous-marin Idabel du Roatan Institute of Deepsea Exploration (R.I.D.E.), l’équipe a pu atteindre ses objectifs :
- Explorer entièrement le Blue Hole,
- Filmer et photographier le gouffre,
- Réaliser une carte 3D haute résolution du trou bleu,
- Collecter des données scientifiques,
- Sensibiliser le public à la protection des océans.
Vingt plongées auront été nécessaires afin d’accomplir ces missions. L’une de ces plongées, dirigée par le pilote de sous-marin Erika Bergman, avec Fabien Cousteau et Richard Branson, a été diffusée en janvier 2019 sur Discovery Channel : Blue Hole: plongée vers l’inconnu.
À bord du sous-marin transparent, les explorateurs ont notamment pu observer des stalactites et des stalagmites à des profondeurs comprises entre 40 et 50 mètres. Celles-ci se sont formées lorsque le niveau de la mer était plus bas de 100 mètres et que le Grand Trou Bleu était une grotte sèche, il y a environ 14 000 ans.
« On a vu des animaux uniques. Certains sont normalement dans des profondeurs bien plus élevées, 500 mètres ou même plus… » (Fabien Cousteau)
Ils ont également dû passer au travers d’une épaisse couche de sulfure d’hydrogène. Une expérience singulière : la couche descend à environ 90 mètres, coupant toute la lumière provenant de la surface.
Arrivé au fond, les explorateurs ont constaté que le sol était jonché de bouteilles de plastique mais aussi de centaines de conques mortes, « qui sont vraisemblablement tombées dans le trou et ont été incapables de s’échapper des murs escarpés ou de survivre longtemps sans oxygène », explique Erika Bergman.
Un documentaire sur l’exploration, réalisé par INE Entertainment, devrait paraître au printemps 2019.
Lisez le récit de cette aventure sur le blog de Richard Branson!