Attention zones mortes ! A force d’utiliser les océans comme dépotoirs, les activités humaines transforment de vastes zones sous marines en désert.
Paradoxalement, le phénomène est provoqué par la fertilisation des mers. L’apport d’azote enrichi le milieu et entraîne la croissance rapide du phytoplancton qui grandit et meurt en consommant l’oxygène dissout dans l’eau. Les poissons n’ont qu’à aller respirer ailleurs ! Les mollusques eux moins rapides n’ont pas le temps de fuir et meurent asphyxiés.
Le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a recensé 150 zones dépourvues d’oxygène. Et ce sont les zones côtières qui servent de nurseries aux poissons. Cette pollution a donc des conséquences économiques sur la pêche. Mais d’où vient cet azote ? Essentiellement de l’agriculture, ce sont les engrais, mais aussi des rejets des eaux domestiques usées, de la circulation automobile et des industries qui émettent des gaz azotés. Déjà lors de la conférence de Stockholm en 1972, on s’était penché sur l’introduction de nutriments dans les eaux côtières. A l’époque, les coupables étaient surtout les pays développés. Mais depuis, ils ont stabilisé les quantités d’engrais agricoles. Dans les pays en voie de développement en revanche, les doses augmentent. Et l’impact est d’autant plus grand que partout dans le monde on supprime les zones naturelles capables de faire tampon. Ce sont les forêts, les prairies humides, les mangroves qui ralentissent l’écoulement des eaux chargées en azote et s’en nourrissent. La zone morte la plus étudiée est au pied du Mississippi dans le « ?golfe du Mexique. Mais on en trouve désormais partout. Certaines ne dépassent pas un kilomètre carré. D’autres atteignent 70 000 kilomètres carrés