Des scientifiques ont découvert des microplastiques dans le système digestif de minuscules créatures vivant dans six des plus profondes fosses océaniques du Pacifique.
Les prélèvements ont été effectués sur des amphipodes, minuscules crustacés des abysses, ressemblant à des crevettes, récoltés entre 2008 et 2017, par des pièges posés au fond des océans à l’aide de robots sous-marins.
L’étude britannique, parue dans la revue Royal Society Open Science, révèle que:
- 80 % des animaux analysés contiennent des microplastiques.
- Ces matières sont plastiques et synthétiques : nylon, polyéthylène, polyamide, de l’alcool polyvinylique ou encore du polychlorure de vinyle, etc.
- 66 % des particules de plastique trouvées sont des fibres bleues.
- Les fibres synthétiques sont vraisemblablement issues des fibres textiles rejetées avec les eaux usées des machines à laver.
Plus aucun écosystème n’échappe à la pollution plastique. Selon Alan Jamieson, biologiste marin à l’Université de Newcastle et auteur principal de l’étude :
Le prochain défi des scientifiques sera de déterminer les conséquences de l’ingestion des microplastiques par des minuscules organismes sur l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Des études précédentes avaient démontré une contamination des océans par les microplastiques, avec des pourcentage plus faibles, mais la plupart concernaient essentiellement la surface.
Or, il apparaît que plus les fosses sont profondes, plus on trouve de microplastiques !
Dans la fosse des Mariannes, profonde de près de 11 km, les scientifiques ont trouvé des fibres dans 100 % des échantillons d’amphipodes recueillis.
Une grande partie des centaines de millions de tonnes de plastique produites chaque année est rejetée dans l’océan et se désagrège en milliards de particules flottantes. Leur sort semble inéluctable : une fois que les particules de plastique s’enfoncent dans les profondeurs, elles n’ont plus nulle part où aller.