Entre 2009 et 2013, le voilier Tara a mené 2 expéditions : Tara Oceans puis Tara Oceans Polar Circle, récoltant 35 000 échantillons de plancton.
Objectif : étudier les écosystèmes planctoniques dans les deux hémisphères et tous les océans afin d’en révéler notamment les précieux génomes, mais aussi prendre le pouls des écosystèmes coralliens.
Formé d’organismes, d’animaux, de plantes, d’algues, de virus et bactéries à la dérive, le plancton (du grec planktos = dérivant, errant), représente 80 % des organismes unicellulaires apparus sur Terre il y a 2,7 milliards d’années.
Il est omniprésent dans les océans, des mers polaires à l’équateur, des profondeurs jusqu’en surface, des zones côtières aux centres des régions océaniques.
Les 1ers résultats de ces 2 campagnes – qui ont réuni 250 membres d’équipage, scientifiques, artistes et journalistes de 35 nationalités – sont publiés dans la revue Nature du 22 mai.
Une équipe de chercheurs a ainsi cartographié la biodiversité d’un large éventail d’organismes planctoniques marins, explorant leurs interactions, notamment le parasitisme.
Les scientifiques ont également étudié la façon dont le plancton agit sur son environnement et est affecté par différentes variables, en particulier la température.
Issues d’une partie des 35 000 espèces de bactéries planctoniques récoltées dans les océans de la planète, ces données constituent des ressources sans précédent pour la communauté scientifique.
L’ensemble du matériel génétique récolté est désormais disponible dans une base de données ouverte à l’ensemble de la communauté scientifique. Cela représente un catalogue de plusieurs millions de nouveaux gènes, qui vont transformer la façon dont on étudie les océans et dont on évalue le changement climatique.
Il s’agit du plus grand travail de séquençage jamais effectué pour des organismes marins : les analyses ont révélé environ 40 millions de gènes microbiens dont la grande majorité sont nouveaux, ce qui suggère que la biodiversité planctonique pourrait être bien plus importante que ce que l’on imaginait explique Patrick Wincker du Genoscope (CEA : Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies Alternatives).
Ces expéditions sont soutenues par le CNRS (Centre national de recherche scientifique), l’EMBL (Laboratoire européen de biologie moléculaire) et le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies Alternatives) et nombre d’acteurs publics et privés, codirigée par le biologiste Eric Karsenti, chef scientifique de l’expédition, et Etienne Bourgois, armateur et président de Tara.