Un premier pas vers la production d’énergie renouvelable grâce au Gulf Stream

09/06/2011

C’est officiel : la première demande d’autorisation pour une installation de production d’énergie hydrocinétique a été déposée en début de semaine auprès du Département de l’Intérieur. L’université de Floride Atlantique entend installer un dispositif expérimental au large des côtes de Floride.

C’est la première demande d’autorisation pour des essais sur des installations hydrocinétiques […] que le Bureau de Gestion et de Réglementation des Energies Océaniques (BOEMRE) ait reçu déclare Michael Bromwich, directeur du BOEMRE.

L’énergie hydrocinétique est obtenue par la transformation de l’énergie cinétique des courants marins en courant électrique. Plusieurs technologies existent, la plus courante étant l’utilisation des turbines sous-marines, à la façon des éoliennes (on parle alors d’ « hydroliennes »).

A l’instar d’autres énergies marines – comme l’Energie Thermique des Mers, son principal intérêt est de pouvoir fournir de l’énergie renouvelable de manière continue, à la différence de l’éolien ou le solaire, qui fonctionnent par intermittence. Les courants marins sont très prévisibles, ce qui contribue aussi à faire de l’énergie hydrocinétique une énergie fiable. On estime que d’ici 2025, 13.000 MW d’énergie hydrocinétique pourraient être produits aux Etats-Unis, soit l’équivalent de la production de 22 centrales à charbon – ce qui éviterait l’émission de près de 86 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

Le projet est à l’initiative du Southeast National Marine Renewable Energy Center, un centre de recherche affilié à l’université de Floride Atlantique et l’un des trois centres du Département de l’Energie dédiés à la recherche sur les énergies marines. Il s’agit d’installer un dispositif expérimental permettant d’étudier le potentiel en terme de production d’énergie du Gulf Stream. Ce puissant courant océanique remonte vers le nord le long des côtes de Floride avant de bifurquer vers l’Europe au niveau de la Caroline du Nord.

Le rôle de ces centres est de mettre en place des installations de tests pour les industriels » déclare Howard Hanson, directeur scientifique au Southeast National Marine Renewable Energy Center. Avant de les mettre à disposition, nous devons d’abord les essayer nous-mêmes.

L’hydrolienne devrait être montée sur une bouée ancrée à 27 kilomètres au large de la ville de Fort Lauderdale. A l’heure actuelle, le dispositif est testé en étant tiré depuis un bateau. A terme, l’idée est de faire de cette installation permanente un « centre » de test de l’énergie hydrocinétique ainsi qu’une station d’observation scientifique en temps réel des conditions océaniques.

La demande d’autorisation limite le dispositif à une puissance de 100 kilowatts et un rotor de 7 mètres de diamètre. Si celle-ci est acceptée, l’université pourra opérer pour 5 ans mais n’aura pas le droit de vendre l’énergie produite.

Avant de prendre sa décision, le BOEMRE réalise une étude d’impact environnemental afin de déterminer comment la faune et la flore locale pourraient être affectées par l’installation et l’utilisation de ce dispositif. Il considère en particulier l’impact sur les sédiments, les mammifères marins, les tortues de mer, les poissons de haute mer et les activités humaines. D’après Hansen, le dispositif est similaire à une bouée d’observation météorologique ou océanographique, le procédé devrait donc se dérouler sans encombre. Le dossier est à l’instruction, mais la date de la réponse du BOEMRE reste indéterminée…

Source : BE Etats-Unis numéro 248 (30/05/2011) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66881.htm