Changement climatique et couleurs de l’Océan

Une étude publiée par la revue Nature Communications le 2 mai 2025 révèle que l’Océan pourrait avoir changé de couleur d’ici l’année 2100.

Les scientifiques ont pu parvenir à cette conclusion grâce à la modélisation de « la façon dont le phytoplancton* changera au fur et à mesure du réchauffement des océans ». Si les émissions de gaz à effet de serre venaient à augmenter – ou simplement à ne pas diminuer – le bleu des mers subtropicales et le vert des mers équatoriales et des pôles pourraient gagner en intensité.

Le changement de couleur est loin d’être une simple curiosité de la nature. La couleur de l’eau varie déjà selon les saisons, mais elle pourrait être davantage altérée à cause du réchauffement climatique. Cette altération témoigne de l’intensification du changement climatique et alerte sur les bouleversements internationaux qui pourraient se produire si la planète continue de se réchauffer.

Comment fonctionne la couleur de l’Océan ?

La lumière du soleil peut pénétrer jusqu’à plus de 180 mètres de profondeur. Au-delà, la vie sous-marine évolue dans la pénombre, et dans le noir complet lorsqu’on atteint les abysses. Au-dessus des 180 mètres, les molécules d’eau peuvent absorber les couleurs, sauf le bleu qui est réfléchi.

Le changement de la couleur de l’eau est dû à la matière organique flottant en surface, tel que le phytoplancton. Celui-ci « contient de la chlorophylle, un pigment vert qui absorbe la lumière du soleil dont les plantes ont besoin pour se nourrir ». Mais avec le réchauffement de l’Océan, les courants marins sont plus capricieux et les couches océaniques se superposent.

Ainsi, les régions chaudes et les régions froides ne se mélangent plus aussi facilement et, à mesure que l’eau se réchauffe, certaines espèces de phytoplancton risquent de disparaitre ou de migrer vers d’autres régions.

La couleur de l’eau et la fonte des glaces.

La banquise, l’un des principaux témoins de la crise environnementale, continue de diminuer à cause du réchauffement climatique. La surface cumulée des deux pôles a atteint un minimum historique au mois de février 2025. Cela se répercute sur la production de la lumière sous-marine.

L’étude de Nature Communications a révélé que la glace « agit comme un filtre optique unique, préservant un spectre lumineux large ». Lorsqu’elle fond, elle laisse place à une lumière bleue dominante, mais celle-ci est inadaptée à de nombreux organismes photosynthétiques*. Ce changement pourrait alors redéfinir la biodiversité sous-marine.

En savoir plus sur le lien entre la fonte des glaces et la couleur de l’eau.