En mai 2025, la revue Science Advances a publié les premières observations d’un poisson-clown rapetissant à cause d’un stress environnemental.

C’est la doctorante américaine Melissa VERSTEEG qui a fait cette découverte surprenante et fortuite, lors d’une étude en 2023 sur les couples reproducteurs de poissons-clowns sauvage dans la baie de Kimbe, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les données qu’elle a recueillies ont démontré que les poissons-clowns avaient rapetissé au cours d’une vague de chaleur marine qui avait augmenté la température de l’eau de 4°C au-dessus de la moyenne.

Elle a repris ses mesures trois fois. Elle a demandé à plusieurs personnes de les mesurer en même temps pour s’assurer que les chiffres ne soient pas faux.

Theresa RUEGER, biologiste de la vie marine, et collaboratrice de VERSTEEG à l’université anglaise de Newcastle
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Amphiprion percula © Christian Gloor, CC-BY-2.0

Selon les résultats de l’étude, 71 % des femelles dominantes et 79 % des mâles ont diminué en taille au moins une fois au cours de l’étude, donc de la vague de la chaleur. Pour compenser, les spécimens qui rapetissaient vivaient une poussée de croissance et 41 % subissaient ce phénomène à plusieurs reprises. Par ailleurs, l’étude a noté que les couples de poissons qui rapetissaient en même temps avaient de meilleures chances de survie.

Si de plus amples études sont nécessaires pour découvrir les secrets de ce rapetissement lors de fortes chaleurs, les poissons-clowns étaient déjà connus pour leur capacité à contrôler leur croissance, et leur morphologie, selon les circonstances.

C’est le cas, par exemple, lorsqu’il est question de la chaîne hiérarchique et reproduction de l’espèce. En effet, lorsque la plus grosse – et dominante – femelle du groupe meurt, le plus gros mâle change de sexe : il devient donc femelle et prend la place dominante de sa prédécesseuse. Le second plus gros mâle devient alors son nouveau partenaire de reproduction.

Cette régulation de leur croissance leur permet notamment d’éviter les conflits. Si l’un des poissons, hiérarchiquement en-dessous du couple dominant, devient trop gros, le groupe peut le bannir de l’anémone. Une fois seul, un poisson-clown ne peut pas survivre.

Ainsi, les dominants peuvent empêcher l’autre poisson de grandir, ou ce dernier peut décider lui-même de stopper sa croissance pour éviter un conflit énergivore, et concentrer ses efforts sur sa survie.

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Poisson-clown bistré à La Cité de la Mer © OuestFrance - Baptiste ALMODOVAR, HandiPrint

suggestions de lectures des documentalistes de la médiathèque de la cité de la mer

Pour approfondir votre curiosité sur les poissons-clowns, les documentalistes de la Médiathèque de La Cité de la Mer vous invitent à venir consulter sur place ou emprunter les ouvrages suivants :

Le livre extraordinaire des animaux des océans de Tom JACKSON   La fabuleuse histoire du nom des poissons : du petit poisson-clown au très grand requin blanc de Henriette WALTER   Le monde de Nemo, manga de Ryuchi Hoshino

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