Portrait de Jérémie MORIZET

Interview

Qu’est-ce que cette formation vous a apporté dans votre carrière ?

Un solide enseignement technique et pratique qui m’a permis de me sentir tout de suite opérationnel durant mon stage et mon premier emploi, qui est toujours le même aujourd’hui !

La personne qui m’a offert mon premier job n’est autre que Nicolas VINCENT, qui était alors Directeur des Opération Marines de la COMEX. Il était venu donner un cours de Sonar Latéral à notre promo et faisait déjà le pitre tout la journée.

 

Quel a été votre rôle pendant l’expédition Endurance22 ?

J’ai eu 2 casquettes sur Endurance22 : Ingénieur Survey durant les préparatifs, et Superviseur Survey durant l’exécution de la mission.

© Esther Horvath / Falklands Maritime Heritage Trust, endurance22.org

J’ai rejoins Nicolas VINCENT et Sébastien BOUGANT comme Ingénieur Survey sur les préparatifs techniques environ 1 an avant l’expédition. Nicolas avait déjà fait un certain nombre de choix techniques comme les véhicules et les capteurs. Il s’agissait pour moi de faire marcher tout cela ensemble : comment connecter les équipements ? Quelles configurations ? Quels câblages ? Rentrer en contact avec les fabricants pour des développements spécifiques, préparer les commandes avec Sébastien…

Il a également fallu rédiger les procédures de tests des capteurs sous-marins, aller vérifier leurs bon fonctionnement et les calibrer en Suède puis à Toulon. Il a également fallu intégralement équiper et câbler la salle de contrôle des opérations.

En tant que Superviseur Survey, lorsque l’expédition a démarré, il a fallu superviser l’installation du matériel à bord du brise glace et tout retester.

Il a fallu ensuite encadrer l’équipe d’hydrographes, régler les problèmes techniques quotidiennement pour leur permettre de travailler sereinement et efficacement. Enfin, il a fallu rédiger un rapport de fin de mission et mettre en forme les données pour préparer leur publication.

 

Pourquoi construire un sonar balayage latéral capable d’atteindre 11 000m de profondeur ? Quelle est sa fonction ? En quoi est-ce révolutionnaire ?

Tout d’abord pour répondre à la demande d’un client, qui souhaite accroitre la capacité scientifique de son submersible 11km avec de nouveaux capteurs. L’enjeu était de pouvoir réaliser les toutes premières images sonar des fosses sous marines les plus profondes, très mal connues.

La fonction d’un sonar latéral est de produire une imagerie du fond marin sur une large bande à l’aplomb du capteur.

Le sonar latéral installé sur le submersible Limiting Factor peut « insonifier » un couloir de 1 600m de large.

Le terme révolutionnaire me parait un peu fort. Le challenge sur ce projet particulier est d’adapter cette technologie à une telle profondeur et donc à une telle pression (plus de 3 tonnes par cm carrés).

 

Vous êtes aujourd’hui le français « le plus profond du monde ». C’est quoi votre défi, votre rêve de demain ?

Mon histoire avec ce bathyscaphe des temps modernes n’est peut-être pas terminée ! Pourquoi ne pas aller chercher les 11 000m en 2024 ?

 

© Esther Horvath / Falklands Maritime Heritage Trust, endurance22.org