Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg

I. D. Le Transbordement

En 1894, Cherbourg se dote d’appontements en bois pour faciliter l’embarquement des passagers sur les petits bateaux vapeurs – les transbordeurs – qui font la liaison entre le port et les paquebots en mouillage en rade, le port ne disposant pas encore de port en eau profonde qui permettraient aux paquebots d’accoster directement.

Les compagnies adoptent pleinement ce système puisqu’elles font venir des transbordeurs dans le port de Cherbourg et cela dès la fin du 19e siècle.

Les transbordeurs Nomadic et Traffic de la White Star Line

En 1907, la White Star Line organise ses propres transbordements à l’aide du Gallic. Certains transbordeurs sont beaucoup plus emblématiques comme le Nomadic. Celui-ci arrive dans le port de Cherbourg en 1911. Son premier transbordement se fait le 14 juin 1911 auprès de l’Olympic. Le 10 avril 1912, le Nomadic et le Traffic transbordent 281 passagers vers le prestigieux paquebot de la White Star Line, le Titanic.

 

« Salutations cordiales avant le départ. Nous naviguons sur un petit bateau qui nous emmène auprès du paquebot. La traversée dure une demi-heure. Recommandations au Révérend. Je t’embrasse, Maman. »
– Lettre de Margaretha Emerentia Frölicher-Stehli, passagère de 1re classe du Titanic à propos du Nomadic

 

En 1924, un nouveau transbordeur, le Lotharangia, est affecté par la Cunard au service des escales de cette compagnie, à Cherbourg. Les transbordeurs sont sans cesse renouvelés afin d’offrir un transbordement de qualité, mais leurs effectifs se réduisent à partir de 1931. Le transbordeur Atalanta de la Royal Mail est désarmé. Le Traffic de la White Star Line et l’Alsatia de la Cunard subissent le même sort quelques jours plus tard. Même si après 1933, l’utilité des transbordeurs semble moins évidente compte tenu de la construction d’un quai en eau profonde permettant au paquebot d’accoster directement, les compagnies de navigation continuent à voir dans ce système un avantage. En effet, en cas d’escales rapides ou d’impossibilité pour les paquebots de s’amarrer au Quai de France en raison d’une météo difficile, les transbordeurs s’acquittent de leur tâche.